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Sida : une nouvelle stratégie de lutte plus ambitieuse

La dernière assemblée générale du Comité national de lutte contre le sida (Cnls) tenue les 18 et 19 juillet 2006 a décerné une mention honorable aux acteurs de la lutte contre le Vih/Sida en raison de la régression du taux de prévalence globale de l’infection à Vih qui est passé de 15% en 2002 à 13,5% en 2004 pour atteindre 10,7% en 2005, selon l’estimation de l’Onusida.



M. Jean Willybiro Sako et M. Jean-Vincent Gbenda
M. Jean Willybiro Sako et M. Jean-Vincent Gbenda
Ce taux de prévalence « qui est encourageant ne doit pas relâcher notre vigilance », a averti M. Jean Willybiro Sako, coordonnateur du Secrétariat technique du Cnls, pour qui le mot d’ordre pour la prochaine campagne est l’accélération.

Accélérer la sensibilisation

Il y a quelques années, la lutte contre le sida était le fait de quelques organes clés, à savoir le Cnls, le ministère de la santé et quelques rares Ong, mais avec le document de lutte élaboré par le Cnls et les partenaires de lutte contre le Sida en Centrafrique, le Cnls a réussi à mobiliser toute la communauté nationale. « Désormais, beaucoup de secteurs ont mis en place des groupes, des associations de lutte contre le sida. Qu’il s’agisse des jeunes, qu’il s’agisse des confessions religieuses, qu’il s’agisse des médias qui apportent une contribution très importante dans cette lutte» a expliqué Willybiro Sako.

Cependant l’appropriation de la lutte au niveau de la population reste encore un problème majeur. « Au niveau du citoyen, la considération du fait que la lutte contre le Sida est d’abord une affaire personnelle avant d’être une affaire du gouvernement, ce n’est pas encore tout à fait ça », a déploré Willybiro Sako, qui propose en conséquence des « directives plus précises pour les compatriotes pour qu’ils comprennent que le sida, c’est leur affaire ».

Le sida a touché en quelques années toutes les communautés et couches sociales. Aucune famille n’est épargnée. « Chaque famille en Centrafrique a déjà perdu au moins un parent ou un ami malade du sida », a noté M. Sako, avant d’exhorter la population à «changer de comportement ».

Le Cnls attend recentrer ses préoccupations autour de la prévention. « C’est vrai qu’on peut développer la prise en charge, c’est vrai qu’on peut mener des actions vers les orphelins. Mais si en amont, on ne prend pas des mesures pour que les choses changent, pour qu’ils n’y aient plus de nouvelles infections, pour que la population change de comportement, on va continuer, on va peut être panser les plaies mais on ne va pas les guérir. Donc, la guérison, c’est surtout en amont à travers la prévention », a expliqué le coordonnateur du Cnls.

Le plan stratégique 2007 renforce toute la politique de prévention associée au dépistage, à la politique de la promotion des préservatifs et aux grandes campagnes de sensibilisation au niveau des villages, de toutes les communautés. « Nous allons retourner au niveau des villages pour que la lutte se mène au niveau des villages », a assuré Willybiro Sako.

Un besoin immense de prise en charge
Depuis 2003-2005, l’estimation annoncée par l’Onusida tourne autour de 260 000 personnes infectées en République Centrafricaine, dont 40 000 sont déjà au stade du sida. Seulement 3000 personnes sont mises presque gratuitement sous traitements aux antirétroviraux (Arv). 2000 personnes sont gratuitement prises en charge par le Fonds mondial et les 1000 autres sont réparties entre les centres de traitement ambulatoire (CTA) de Bangui et de Wanti Guira à Bouar. « Vous constatez que la prise en charge médicale qui ne concerne que deux provinces sur seize reste encore insignifiante », a déploré Jean Vincent Gbenda, le spécialiste en IEC au secrétariat technique du Cnls.

Il y a des problèmes liés à la politique des médicaments, le grand fournisseur des médicateurs du pays, l’UCM (unité de cession des médicaments), n’a pas de structure. « Si vous commandez de grandes quantités de médicaments, vous allez les stocker où ? Il n’y a pas de caisse d’approvisionnement en médicaments dans l’arrière-pays », a expliqué M. Gbenda, ajoutant que « le renfoncement des capacités de l’UCM est prévu dans le nouveau cadre stratégique » qui lui créera « des caisses régionales ».

Le souhait du Cnls est que d’ici à 2010, environs 35 à 40 000 personnes aient accès aux Arv. « Il faut qu’on monte à l’échelle, on ne va pas se contenter de prendre en charge seulement 2000 personnes, il faut passer à 5000, il faut passer à 10 000 et progressivement arriver à la totalité », projette le coordonnateur du Cnls.

Le Programme alimentaire mondial (Pam), acteur très important

Avec l’appui du Pam, le Cnls a développé un processus qui a commencé par la formation des responsables des Ong qui doivent encourager des micronutriments pour les personnes vivant avec le Vih/sida. « Depuis pratiquement 2001, le Pam a donné entre 20 000 à 40 000 tonnes d’aliments nutritionnels aux personnes vulnérables », a indiqué M. Gbenda, avant de signaler que le nouveau cadre stratégique prévoit un doublement de l’aide du Pam.

Outre le Pam, d’autres institutions et Ong telles que le Caritas et l’IPHD (International Partnership for Human Development -église catholique), l’Usaid (Etat-unis) et Amis d’Afrique (Japon) interviennent dans la prise en charge nutritionnelle.

Le gouvernement, à travers le ministère de la santé, a mis en place des modules de formation qui encouragent les gens à aller vers les alimentations très riches en protéines d’où la promotion de la spiruline, un aliment de base pour les personnes vivant avec le vih/sida.

Renforcer la coordination
La coordination, c’est une initiative qui vise à harmoniser le processus de la lutte. Depuis la mise en place du Cnls en 2001, plusieurs structures décentralisées ont été créées. Les seize préfectures possèdent un comité préfectoral de lutte contre le Sida (Cpls) dont le président est le préfet de la localité. Il est appuyé par une équipe technique préfectorale composée de trois personnes. Ce sont tous des fonctionnaires qui se sont impliqués d’une manière bénévole.

Mais le financement faisant défaut, beaucoup de ces structures décentralisées ne sont pas actives. Deux préfectures sur seize ont bénéficié de l’appui extérieur. La préfecture de la Nana Mambéré, par exemple, a obtenu une subvention de la Banque mondiale. « Cette aide leur a permis d’avoir un local, de mobiliser des Ong », a expliqué M. Gbenda. La préfecture de la Lobaye a quant à elle été appuyée par le 8e Fonds européen de développement (Fed) de l’Union européenne, mais « malheureusement, le projet est terminé », a déploré M. Gbenda, qui espère qu’une partie du 9e Fed puisse reconduire ce volet. « On trouve de moins en moins de vrais bailleurs, c’est ça le problème. Tout le monde se met derrière le Fonds mondial pour dire que voilà, nous sommes les partenaires du Fonds mondial et à part le Fonds mondial, on ne peut plus investir ailleurs ».

Par ailleurs, toutes les préfectures bénéficient de l’appui du gouvernement en carburant. « Le gouvernement fait des efforts pour donner du carburant aux Cpls pour leur différentes campagnes dans leurs zones de juridiction », a reconnu M. Gbenda.

« L’appui des préfets est de plus en plus attendu pour redynamiser la lutte au niveau de nos villages, nos communes et nos villes et assurer sur l’ensemble du territoire une coordination plus efficace », a déclaré le Président de la République, François Bozize Yangouvonda, à la clôture de la 3e assemblée générale du Cnls dont il est le président.

Même si la situation épidémiologique du VIH/SIDA en Centrafrique demeure préoccupante, il n’en reste pas moins vrai que des progrès considérables ont été réalisés. Le gouvernement assure une cohérence et une harmonie dans la lutte, mais leur renforcement est plus que nécessaire, en particulier dans le domaine de la réduction des impacts socio économiques du VIH/sida dans la population.


Mardi 1 Août 2006
Yaka Maïde/ACAP

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